Paul Demiéville né à Lausanne le 13 septembre 1894 et mort à Paris le 23 mars 1979 est un sinologue français d'origine suisse ayant marqué les développements des études sinologiques en France au XXe siècle.
Musicologue de formation, il commence l’étude du chinois à Londres en 1915 avant de poursuivre ces études à l’École des langues orientales vivantes. Il devient au Collège de France le disciple d’Édouard Chavannes (1865-1918) et apprend aussi le sanscrit avec Sylvain Lévi (1863-1935). Il est nommé pensionnaire de l’École française d'Extrême-Orient et séjourne à Hanoi (1920-1924). De 1924 à 1926, il enseigne à l'Université d'Amoy dans le sud-est de la Chine le sanscrit et la philosophie. De 1926 à 1930, il est pensionnaire, puis directeur de la maison franco-japonaise de Tōkyō où il est rédacteur en chef du Hōbōgirin, dictionnaire encyclopédique du bouddhisme. Lorsqu'il rentre en France en 1930, il prend la nationalité française (naturalisé par décret le 5 octobre 1931) et est nommé professeur de chinois à l'École des langues orientales en 1931. En 1945, il devient directeur d'études à l'École pratique des hautes études, IVe section où il donne un enseignement de philosophie bouddhique jusqu'en 1956. En 1946, il est nommé professeur au Collège de France en remplacement de Henri Maspero à la chaire de langue et littérature chinoise jusqu'à sa retraite en 1964. En 1951, il entre à l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Il a été, de 1945 à 1975, le directeur de la revue Toung pao. La disparition durant la Seconde Guerre mondiale des trois grands sinologues Paul Pelliot (1878-1945), Henri Maspéro (1883-1945) et Marcel Granet (1884-1940) le laisse seul maître des études sinologiques en France durant la période de l'après-guerre. Son rayonnement s'étend non seulement sur la Chine et le Japon, où il avait conservé des liens avec des savants chinois et japonais au cours de ses séjours dans ces pays, mais également, à divers titres, en Belgique, en Italie, aux États-Unis. Son œuvre, qui comprend environ 180 livres et articles sans compter les comptes rendus et les notices bibliographiques, a été réunie pour une bonne part dans les Choix d'études sinologiques et les Choix d'études bouddhiques.