Ngwé Tayi, poétesse et romancière, eut pour nom véritable Ma Khing Yi. Née en 1925 à Yangong (Rangoon), elle mourut en 1958. De santé fragile, elle ne put longtemps fréquenter l'école, mais prit des leçons de littérature classique birmane et d'anglais. En 1952, elle épousa un écrivain, puis voyagea en Inde et en Europe (Angleterre, Hollande, Belgique, France, Italie, Suisse) et revint par bateau, visitant l'Égypte et Ceylan au passage. Elle mourut à trente-trois ans, laissant une petite fille. Dans sa brève existence, elle écrivit sans relâche, composant environ huit cents poèmes dont une partie ont été publiés en 1960. Elle nous a laissé des nouvelles, telles que « Comme un oiseau », (Chou mewa, mars 1956) dans laquelle transparaissent, outre sa sensibilité poétique, ses dons d'observation, sa finesse psychologique et une chaleureuse sympathie pour les êtres. Ses poèmes font apparaître un autre aspect de sa vision du monde: le désenchantement, le refus de l'illusion, par lesquels s'exprime sa conviction bouddhiste de l'impermanence et de la vanité des biens de ce monde. Une revue littéraire, qui paraît toujours, porte le nom de Ngwé Tayi et perpétue ainsi le souvenir de cette personnalité attachante, très aimée du public.