L’ouvrage ici présenté, intitulé Le Cri de la pierre, est la fusion en un seul volume de deux ouvrages : Le Rocher et la peine et Le Cri de la pierre, publiés à L’Asiathèque, respectivement en 1997 et en 1998. C’est l’autobiographie d'une éminente femme de lettres palestinienne aujourd'hui disparue, récit émouvant d'un parcours de vie dans la Palestine bouleversée du XXe siècle. Fadwa Touqan y évoque son enfance et son adolescence enfermées dans la rigidité des règles familiales et l’émergence de sa vocation de poète. Avec l'aide de son frère, le grand poète Ibrahim Touqan, elle parviendra à conquérir une liberté personnelle et à exprimer sa solidarité avec son peuple déchiré. Le récit de Fadwa Touqan, qui court depuis ses jeunes années jusqu’au tournant du siècle, dit sa souffrance et son espoir en une paix durable. Elle évoque aussi ses ami(e)s – palestinien(ne)s et israélien(ne)s – et les témoignages de compréhension et de soutien qu'elle a reçus. De nombreux prix ont récompensé son œuvre, qui résonne aujourd’hui avec une force particulière. Cette autobiographie de Fadwa Touqan bénéficie d'une nouvelle introduction de ses traducteurs, Joséphine Lama et Benoît Tadié. Il a été choisi de lui donner le nom de la deuxième partie de l’ouvrage d’origine afin de mettre l’accent sur les heures tragiques traversées par le peuple palestinien.
Fadwa Touqan, une poétesse de la Palestine
La poésie palestinienne en résistance
(...) Cette poésie nouvelle est d’emblée une littérature de résistance, laquelle s’exprime en vers libres, délivrée des contraintes de la prosodie classique, comme une métaphore de l’aspiration révolutionnaire. (...)
La question féminine et la Palestine au cœur.
Fadwa Touqan (née à Naplouse en 1917 et décédée dans la même ville en 2003) est l’une des grandes voix féminines de la poésie palestinienne. Dans ses poèmes de lutte (tels « les Martyrs de l’Intifada »), elle évoque la souffrance de son peuple et la dureté de l’occupation. Ses Mémoires permettent de la suivre depuis son enfance étouffée par les règles patriarcales jusqu’aux années militantes où elle s’efforce à travers ses rencontres et son oeuvre littéraire largement reconnue de servir la cause palestinienne.
Benoît Tadié est maître de conférences en littérature anglaise et américaine à l'Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle. Ses recherches portent sur trois domaines : le roman policier américain, les revues modernistes anglo-américaines (de 1900 à 1939 environ) et l'oeuvre de James Joyce.