Format : Livre broché
ISBN : 9782915255584
Collection : Hors Collection
13.5 x 21.5 cm
Poids : 148 gr
Nombre de page : 124
Première publication : 01/06/1978
« Ces lettres demeurent des témoignages combien émouvants de la très riche sensibilité de l'illustre savant. Depuis longtemps déjà, la correspondance de Champollion aurait dû le ranger dans la série des grands épistoliers… » (extrait de la Préface de Jean Leclant).
Angelica Palli était déjà membre de l'Académie Labronica, quand, le 11 mars 1826, Champollion en fut élu membre correspondant. Peu après, au cours de la séance du 2 avril, en présence de Champollion, Angelica Palli improvisa une ode en l'honneur du déchiffreur du système hiéroglyphique. Il fut extrêmement touché de l'hommage qui lui venait de cette jeune et intelligente femme de lettres livournaise. Une amitié amoureuse naquit alors. En attestent les vingt-neuf lettres qui sont ici présentées, écrites par l'égyptologue à Angelica Palli de 1826 à 1829. Les réponses de la jeune femme n’ont pas été retrouvées. Elles ont été probablement détruites.
Champollion était déjà marié, Angelica Palli fiancée. Elle rompra ses fiançailles, mais il ne semble pas que la relation des deux jeunes gens y ait été pour quelque chose. Aux sentiments de Champollion, qui prend le nom de Zeid dans cette correspondance, répond très rapidement une indifférence de plus en plus marquée de la jeune femme qui, elle, apparaît dans les lettres sous le nom de Zelmire.
Précieux documents qui éclairent la personnalité intime de Champollion, ces lettres sont riches d'abandon sentimental et de confessions sur sa conception de la vie, sur sa philosophie très pessimiste de l'histoire et ses idées, encore plus pessimistes, sur la nature humaine. Nous le voyons inséré dans la société intellectuelle italienne. Nous découvrons ses goûts littéraires, ses idées sur l’éducation. Ses activités d’égyptologue sont bien sûr présentes, allant jusqu’à une véritable leçon exposant le système du déchiffrement, mais il ne dédaigne pas pour autant de donner à Zelmire des conseils et des recettes d’hygiène. Son caractère ironique et mordant se manifeste dans la plupart de ses lettres ; même aux moments les plus tendres, son esprit étincelant se manifeste dans une prose brillante.
Jean-François Champollion (1790-1832) étudia très jeune le latin, le grec, l’hébreu, puis le copte, avant de se mettre au persan, au sanskrit et à l’arabe. Grâce à un fac-similé de la pierre de Rosette, il découvrit en 1809 qu'il existait, entre les hiéroglyphes et le démotique, une troisième écriture, appelée hiératique, déformation cursive des hiéroglyphes. Il déchiffra ainsi les premiers cartouches royaux dès 1821. Nommé conservateur du département égyptien du Louvre en 1826, il devint professeur d’égyptologie au Collège de France en 1831, un an avant sa mort.