Çeing Phé, dit « Çeing Phé Mying », est né en 1914 à Boudeling (Budalin) et il est mort en 1978. Il fit des études de droit à l'université de Calcutta, où il apprit également le pâli. Délégué, en 1936, au Congrès national indien, il participa, en 1939, à une mission en Chine. Pendant la guerre, il assura la liaison entre les Alliés en Inde et la résistance birmane. Après la guerre, il participa activement à la vie politique : il fut membre de la Ligue antifasciste jusqu'en 1945, prit part officiellement à plusieurs missions birmanes : en Chine, en Angle terre, au Caire. Après un passage au Parti communiste, qu'il quitta, il fonda, en 1952, le « People's Unity Party » dont il fut le secrétaire général jusqu'en 1959, puis il fut l'un des dirigeants du « People's Comrade Party » ; de 1956 à 1961 il siégea comme député au Parlement ; sous le gouvernement Né Wing, il demeura très engagé dans la vie politique par ses écrits, manifestant sa fidélité à la « Voie birmane du socialisme ». Son rôle dans le monde littéraire birman fut très important : comme écrivain, bien entendu, mais aussi comme président de l'Association des Écrivains (1956-1958) puis comme son vice-président (1961) et comme éditeur d'un périodique : Bôtethaung. Il fut, par ailleurs, l'ambassadeur de la culture birmane à l'étranger : membre influent ou dirigeant d'associations culturelles comme la « Soviet-Burma Cultural Association», il fit partie d'une délégation d'écrivains birmans en Chine, au Japon et au Nord-Vietnam en 1961. Sa carrière littéraire commença avec le roman « le Bonze à la page» où il dénonçait la mondanité de certains bonzes; la réaction fut violente et le succès du livre en librairie fut considérable. Il continua à publier, toujours caustique, soulignant sans complaisance les défauts des hommes et surtout des sociétés, mais en même temps chaleureux et passionné sous l'humour du trait. Dans son long roman autobiographique : « Comme le soleil se lève à l'est » et dans ses récits de voyage, l'intérêt historique s'ajoute à la valeur littéraire. La plupart de ses très nombreuses nouvelles, publiées d'abord dans des revues, furent réunies ensuite en recueil. Dans toute son œuvre, il s'est acharné contre la corruption, l'hypocrisie et l'injustice qu'il a décrites avec une sorte de fausse candeur.