Le Maroc raconté par ses mots de Kenza Sefrioui
« Le tour d’horizon du Maroc proposé dans ce livre, c’est en arabe marocain que je vous le propose. Non dans le souci d’exclure ni de minorer les autres langues, en particulier les langues amazighes, mais parce que la darija est au final le dénominateur commun de la majorité des Marocains, à côté de nos autres langues. »
Kenza Sefrioui
Les thèmes retenus, aussi pertinents qu’évocateurs, couvrent les principaux aspects de la vie des Marocains. Le moins que l’on puisse dire à la lecture de cette nouvelle parution, c’est que l’auteure a bel et bien relevé le défi. (Extrait de la préface de Zakia Iraqui Sinaceur)
(...) L'ouvrage, qui s'adresse aussi bien aux amoureux du Maroc qu'à ceux ayant soif de le décuovrir, a avant tout été écrit pour redonner à la darija ses lettres de noblesse. (...)
Darija, embarquement immédiat
(...) L'arabe marocain, « systématiquement dévalorisé », n'a donc pas à se chercher une place puisqu'il est un révélateur de l'identité marocaine. Une langue qui ne relève pas du folklore car « montrer la racine des mots est un moyen de montrer la cohérence de la langue qui n'est pas un folklore mais bien une construction d'une structure rigoureuse ». (...)
Kenza Sefrioui joue avec les mots
“80 mots du Maroc” de Kenza Sefrioui : ce que la darija dit de nous
(...) En cherchant leur origine comme dans un labyrinthe, Kenza Sefrioui les relie, dégageant parfois des liens insoupçonnés, et les traduit à travers des explications imagées, parsemées de références musicales et cinématographiques. Dans ce basculement permanent de la darija au français, la traduction sonne juste, et c’est peut-être la plus grande prouesse de ce petit livre. (...)
A chaque page de ce répertoire, qui se lit comme un roman, Kenza Sefrioui relève avec brio la gageure de nous faire découvrir son pays par la musicalité et la saveur de ses mots. Le Maroc sur le bout de la langue.
Kenza Sefrioui est née à Paris en 1979. Elle est journaliste culturelle, critique littéraire et éditrice à Casablanca. Elle a tenu la rubrique littéraire au Journal hebdomadaire de 2005 à 2010. Elle a collaboré à Tel Quel de 2011 à 2022 et maintenant au site economia.ma. Elle a fait une thèse de doctorat en littérature comparée à l’Université Paris IV-Sorbonne sur la revue Souffles (1966-1973), évoquant les espoirs de révolution culturelle au Maroc (Éditions du Sirocco, prix Grand Atlas 2013). Elle a codirigé Casablanca œuvre ouverte, avec un deuxième tome, Casablanca poème urbain, sur les écritures contemporaines à Casablanca (Le Fennec, 2013). Cofondatrice des éditions En toutes lettres et activiste culturelle, elle est aussi l’autrice d’une enquête sur le livre au Maroc: Le livre à l’épreuve, les failles de la chaîne au Maroc (En toutes lettres, 2017). En parallèle, et aux côtés de Leila Slimani, Kenza Sefrioui a publié Casablanca, Nid d'artistes (Malika éditions, 2019).
© Simohamed Drissi
Zakia Iraqui Sinaceur est docteur en linguistique et Professeur des universités. Elle a fondé l'Association marocaine du patrimoine linguistique (AMAPATRIL). Elle est l’éditrice du Dictionnaire Colin d’arabe dialectal marocain.