Des imaginaires de Chine et d’Europe pour penser aujourd’hui et demain.
Arborescences est le premier ouvrage de la nouvelle collection « Abécédaire de l'imaginaire ». Il comprend trois nouvelles : « Le nid » de Chi Hui (traduite du chinois), « Une fluctuation dans le vide » d’Aiki Mira (traduite de l’allemand) et « Marginalia » de luvan, ainsi que des illustrations par des artistes étudiants de la Haute école des arts du Rhin (HEAR). Les ouvrages qui suivront auront des titres thématiques tirés des lettres de l'alphabet.
Le nid de Chi Hui
Les Tanla vivent sur la lointaine planète Tantatula. Elles forment une société matriarcale dans laquelle des êtres « arborescents » sont élevés en pots. Lorsque les humains tentent de transformer la planète en un carrefour pour le trafic spatial interstellaire et que le fils d'un haut fonctionnaire disparaît, le conflit entre les Tanla et les humains menace de dégénérer. Qui va s'imposer ? Les humains inadaptés et agressifs ou les Tanla pacifiques.
Une fluctuation dans le vide de Aiki Mira
Le récit se situe dans la subjectivité d'une larve dont la forme et le genre ne sont pas définis. Cette larve vit sur une station spatiale du nom de Cosmo Park. La vie y est précaire et strictement hiérarchisée. Les corps y sont des marchandises, vendues, volées, opérées ou même données. Certains font volontairement muter leur corps. D'autres rêvent de vivre sur des planètes où les corps poussent comme de l'herbe. Mais ces planètes semblent inaccessibles, jusqu'à l'arrivée des premiers vaisseaux spatiaux qui eux aussi se transforment.
Marginalia de luvan
Dans un récit épistolaire, sont racontés une série d'événements qui se déroulent sur la planète Keqin. Comme la planète Tantatula dans la nouvelle de Chi Hui, Keqin est colonisée par des humains. Les événements relatés révèlent la difficulté de communiquer par le langage, et une réalité radicalement autre. L'étrangeté absolue des corps et des relations laisse entrevoir la possibilité d'une empathie et d'un altruisme, face à un pouvoir central patriarcal porté par une logique d'exploitation et d’utilitarisme.
(...) il semble important de prendre en compte la singularité de l’objet-livre qui se démarque du tout-venant par son format atypique au sein des livres de poche, toujours moins larges dans leur présentation courante, par ses pages de garde en dégradés rouge-rose-blanc et par ses illustrations, majoritairement dans les tonalités rouge, rose, bleu et blanc (...)
(...) Une nouvelle chinoise sert de terreau à une nouvelle allemande et à une nouvelle française. Une belle idée et un résultat à la hauteur, sans contestation possible ! (...)
(...) sous couvert de SF, ces trois nouvelles ont été écrites pour nous faire réfléchir sur l'évolution de nos sociétés modernes et leurs dérives. Il y est question d'identité, de pouvoir (politique ou social), mais aussi de valeurs humaines...entre autre. (...)
L'Abécédaire de l’imaginaire, nouvelle collection de L’Asiathèque.
"(...) ces Arborescences sont une lecture indispensable (...)"
(...) Les textes sont beaux, le livre itou, qui est le premier dans une collection intitulée l’Abécédaire de l’imaginaire. (...)
(...) L'autrice réussi à nous surprendre, à nous captiver jusqu'à un final à la fois terrifiant et d'une grande justesse. C'est un texte inventif, de la belle SF. (...)
Chi Hui (née en 1984) vit à Chengdu. Après des études de biologie elle se consacre à l'écriture et a publié plus d'une centaine de nouvelles et quelques romans, pour lesquels elle a été récompensée en Chine par plusieurs prix de science-fiction. Chi Hui appartient à une génération d'autrices et d'auteurs talentueux nés dans les années 1980, comme Chen Qiufan, Tang Fei, Xia Jia ou Mu Ming - dont on commence à trouver des œuvres en traduction française.
Gwennaël Gaffric (né en 1987) est maître de conférences en études chinoises à l’Université Jean Moulin Lyon 3, où il enseigne la langue et la culture chinoises. Il est l’auteur de plusieurs articles en français, anglais et chinois portant sur la littérature sinophone (Chine, Hong Kong et Taïwan). Ses récentes recherches portent sur la science-fiction contemporaine en langue chinoise. Il est aussi un des traducteurs du chinois les plus en vue, en littérature générale, science-fiction, fantasy, fantastique et en sciences humaines (études littéraires, philosophie). Il a notamment traduit les volumes best-sellers de la trilogie du Problème à trois corps de Liu Cixin. Il traduit régulièrement pour l’Asiathèque et y dirige la collection « Taiwan Fiction ». Il a aussi publié à l'Asiathèque : La littérature à l'ère de l'anthropocène (2019)
Aiki Mira vit à Hambourg. En tant que personne non binaire, Aiki Mira explore, dans ses textes de science-fiction, les limites de nos relations et de notre identité humaine. En 2023, Aiki Mira a remporté le prix Kurd Laßwitz avec le roman Neongrau et a reçu le prix Chrysalis de la Société européenne de science-fiction. "Une fluctuation dans le vide" est son premier texte traduit en français.
Thomas Herth est titulaire d'un Master en Etudes germaniques et d'un Master in Management de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris. Il est traducteur de l'allemand et de l'anglais depuis 10 ans pour un large éventail de clients : maisons d'édition, institutions, sociétés privées, chercheurs, particuliers.
Après des études de philosophie à Hambourg et un Master de traduction à la Sorbonne, Miléna Yung traduit l'allemand et l'anglais en parallèle de son activité professionnelle aux Editions de Minuit. Depuis 2021, elle collabore avec Lukas Dubro dans le cadre de la publication en France de la revue de science-fiction Kapsel.
luvan est le nom de plume de Marie-Aude Matignon (née en 1975 à Melun). luvan a parcouru le monde avant de s'installer en Allemagne. Historienne de formation et traductrice, elle est autrice de littérature, de théâtre, de fictions radiophoniques et de poésie. La fiction est pour elle un outil de réflexion sociale et politique. Elle a publié dernièrement Agrapha (La Volte, 2020), TysT (Scylla, 2022) et Splines (La Volte, 2022).