Je suis une kisaeng constitue un des très rares témoignages sur la vie de ces courtisanes, leurs désirs, leurs rêves et leurs frustrations. De par leur nombre et leur rôle, les kisaeng occupaient pourtant une place importante dans la société coréenne jusqu’au début du XXe siècle. Leur contribution à la vie culturelle – musique, danse et littérature – était inégalable. Cet ouvrage est composé de Sosurok, recueil d’oeuvres poétiques dans lesquelles les kisaeng s’expriment en leur nom, et de divers documents, eux aussi très éclairants, écrits au sujet de ces femmes et provenant de fonds universitaires et de collections privées. Annotés et commentés par Jung Byung Sul, ces documents nous font entendre les voix des courtisanes de la dynastie Chosŏn (jusqu’à 1910) ; elles y dépeignent leurs états d’âme et leurs aspirations. Leurs plaintes se fondent sur une idée très simple : une kisaeng est aussi un être humain. Si elles martèlent cette évidence, c’est parce que le monde dans lequel elles vivent ignore ou nie leur humanité. Leurs cris ne s’adressent pas seulement aux hommes, mais aussi aux autres femmes. Jung Byung Sul est professeur de littérature coréenne à l’université nationale de Séoul et spécialiste des oeuvres romanesques de l’époque de Chosŏn.
"... Je suis une kisaeng offre une perspective unique sur la vie de ces femmes influentes dans l’histoire de la Corée. ..."
JUNG Byung-sul a obtenu son doctorat de l'Université nationale de Séoul en 1997. Il est actuellement professeur au département de langue et de littérature coréennes de l'Université nationale de Séoul. Son principal sujet de recherche concerne les romans de la dynastie Chosôn. Actuellement, ses recherches portent sur la manière dont les Coréens perçoivent la culture coréenne par rapport à la Chine. Il a précédemment effectué des recherches au Center for Northeast Asian Studies, Tohoku University (2002) et au Center for Korean Studies, UC Berkeley (2007-2008).
JEONG Eun Jin est maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Elle a traduit en français, en collaboration avec Jacques BATILLIOT, de nombreux textes littéraires coréens. Notamment des œuvres de Hwang Sok-yong (Zulma, Serge Safran éditeur), Shin Kyung-sook (Philippe Picquier), Han Kang (Le Serpent à plumes) et Hwang Jungeun (Zoe).
Table des matières
Avant-propos.
Le regard et la voix des kisaeng
PREMIÈRE PARTIE.
LA VIE D’UNE KISAENG
I.| La vie de Myŏngsŏn, une kisaeng de Haeju
Naître en femme 
Devenir kisaeng 
Jouir de la vie de kisaeng 
Se faire un nom 
Rencontrer enfin l’amour
Apprendre la nouvelle de la séparation 
L’heure est à la séparation
Les quatre saisons en pensant à mon bien-aimé 
Un an, douze mois, en pensant au bien-aimé
Mon bien-aimé que tout me rappelle
La nuit, mon bien-aimé me manque
Je m’inquiète pour ma mère 
La loyauté que je veux montrer à mon bien-aimé 
Loyauté qui ne cède pas, même devant le nouveau gouverneur 
Ma mère à nouveau 
La naissance d’un petit Séoulite
Appelée à Séoul
À ma mère
Le chemin pour Séoul
La joie des retrouvailles 
Aux amies
II.| La déploration de Kunsanwŏl
Défaire ses cheveux 
La loyauté d’une kisaeng 
Rencontre avec le conseiller Kim 
Remise en liberté du conseiller Kim 
Quitter ses parents 
La trahison du conseiller Kim
Les soupirs de Kunsanwŏl
III.| Concubine, quel sort pitoyable ! 
Le sort pitoyable d’une concubine 
La situation délicate de la concubine
Relations avec le mari 
En conclusion 
IV.| Le chant d’une vieille kisaeng 
Être vendue comme kisaeng 
Devenir une kisaeng célèbre
Le chant d’une vieille kisaeng 
Écoutez-moi, mes jeunes consoeurs 
deuxième PARTIE
LES JEUX DE KISAENG
I.| Comment s’amuser dans une maison de kisaeng 
Comment entrer dans une maison de kisaeng 
Comment chercher querelle 
Comment interroger une kisaeng débutante
Comment humilier une kisaeng et son souteneur 
II.| Une fête à kisaeng 
En quittant l’homme de Séoul au fleuve Kŭm 
Tan’ga 
Hwasan’gyo ka 
Faire flotter un bateau sur le lac de l’Ouest à la pleine lune de juillet 
III.| Le registre des kisaeng 
Registre d’appel des kisaeng de Haeju 
troisième PARTIE
LE REGARD DE LA KISAENG, LE REGARD SUR LA KISAENG 
I.| Cinq types d’hommes vus par une kisaeng 
Une critique masculine des kisaeng
L’opulente vie de kisaeng 
Les hauts faits des kisaeng dans l’histoire 
La loyauté des courtisanes dans l’histoire 
L’utilité d’une kisaeng 
La vie minable de l’homme
Connais-toi toi-même
Aebu 
Chŏngbu 
Mimang
Hwagan
Ch’iae
Le mieux, c’est un homme riche
Rien ne vaut le jeu de kisaeng 
Mais ne plongez pas trop !
II.| Kisaeng, une renarde ou un trésor ?
Une kisaeng est une chose perfide
Une kisaeng est un trésor sous le ciel 
III.| Le corps d’une kisaeng
La tristesse de vieillir
L’allure d’une kisaeng qui danse
quatrième PARTIE
KISAENG ET CORRESPONDANCE 
I.| Meurs de ton chagrin d’amour ! 
La lettre de l’homme 
La réponse de la kisaeng
II.| Emmenez-moi !
La demande en mariage d’une kisaeng de Ch’ŏngju 
Chants du chagrin d’amour sous forme de sijo 
Réponse de l’homme 
III.| Se rencontrer comme la foudre et se séparer comme l’éclair
Rencontre sur des terres étrangères
La joie de la rencontre 
Se séparer pour toujours
IV.| Dire l’amour à travers des sijo
L’ennemi est celui qui est à l’origine de l’amour
Qui éteindra le feu de ce coeur ?
ANNEXE. LES KISAENG SOUS CHOSON