Format : Livre broché
ISBN : 9782360572670
Collection : Les bilingues
14 x 20 cm
Poids : 155 gr
Nombre de page : 104
Première publication : 24/02/2021
Dernier tirage : 02/2021
CLIL : 3679
Livre soutenu par le CNL
Traduction : Nicole Le Bris
La rencontre de deux figures majeures de la culture grecque
Le texte que consacre Odysseas Elytis (prix Nobel 1979) à Yannis Tsarouchis, proposé dans ce livre en bilingue grec moderne-français, très inspiré, est d’une qualité littéraire qui le place très au-dessus d’un simple article critique. C’est qu’Elytis a le don de transformer en poésie tout ce qu’il touche, mais c’est aussi que le texte a été écrit à un moment privilégié, pendant lequel les deux hommes, réunis à Mytilène, ont travaillé ensemble et mis beaucoup en commun. Le texte est bien connu en Grèce, où on le voit comme une approche inégalable du travail de Tsarouchis. Il figure d’ailleurs en préface dans le catalogue de la rétrospective que le Musée Bénaki a consacrée à Tsarouchis, à Athènes, en 2016. Commentaire hors pair d’une oeuvre picturale, le texte constitue en même temps, et surtout, un condensé des idées et des intuitions qui sous-tendent l’oeuvre d’Elytis, sur la peinture, la nature de l’art, ce qui définit l’artiste, les rapports entre tradition et modernité, ce que c’est que d’être Grec. Seize oeuvres du peintre ont été choisies en contrepoint du texte, pour s’associer étroitement avec le détail de ce qu’exprime Elytis. Elles illustreront avec précision le propos du poète ; et constitueront d’autre part un corpus d’images où on retrouvera la diversité de style qui caractérise la production de Tsarouchis. Ces dessins et tableaux sont reproduits avec l’aimable autorisation de la Fondation Tsarouchis à Athènes, qui détient les droits pour l’ensemble de son oeuvre.
Odysséas Elytis est né en 1911 à Héraklion en Crète. Ses premiers poèmes paraissent en revue en 1935. En 1940, Elytis part au front en tant qu’officier. Blessé, il échappe de peu à la mort. En 1948, il quitte la Grèce dévastée par la guerre civile et s’installe à Paris où il se lie avec Picasso, Léger, Matisse, Giacometti et Chagall, et devient l’ami de René Char et de Camus. De retour en Grèce en 1951, et devenu un personnage de premier plan dans la vie intellectuelle du pays, il publie ses poèmes les plus achevés, en particulier le célèbre "Axion Esti" (« Il est digne [de te célébrer] », début d’un hymne liturgique), publié en 1960. Cette période consacre sa renommée internationale, couronnée par le prix Nobel de littérature en 1979.
Nicole Le Bris, née en 1941, est agrégée de lettres classiques, normalienne (ENS Boulevard Jourdan), et diplômée de l'Ecole des Langues Orientales. À partir du grec elle a traduit de Kostas Hadzopoulos deux titres, Automne (roman écrit en 1917), et Deux Femmes ; de Ménis Koumandaréas, trois titres : Je me souviens de Maria (en édition bilingue aux éditions l'Asiathèque) ; Le Fils du concierge, et Play. D'Odysseas Elytis, La Matière première du ciel, Yannis Tsarouchis (en édition bilingue aux éditions l'Asiathèque). En version numérique (éditions Epikentro et Amazon) Il neige doucement sur Agriolefkès, de Dimitris Psychoyos. Parallèlement, depuis une dizaine d'années, elle traduit à partir de l'allemand (Suisse) et commente, en collaboration avec Dominique Laure Miermont, des textes d'Annemarie Schwarzenbach (dernières parutions : Toucher le coeur des hommes, éditions Payot, 2018. Les Forces de liberté, Ecrits africains, éditions Zoé).
Yannis Tsarouchis, né au Pirée en 1910, ancien élève aux Beaux-Arts d’Athènes, travailla à conjuguer au sein de son oeuvre la tradition byzantine, l’art populaire, l’art occidental classique et l’art contemporain, en une fusion qui fait de lui un des meilleurs représentants du renouveau artistique grec des années 30 et des décennies suivantes. Proche des milieux artistiques parisiens, en relation avec Matisse et Giacometti, il s’installa à Paris en 1967. Mais il ne cessa pas de se rendre à Athènes pour y travailler. En 1980 le Grand Palais consacra à son oeuvre une grande exposition. Il mourut à Athènes, dans sa maison-musée, en 1989.