L’Esprit de la nature : Sayed Haider Raza, est un ouvrage collectif édité par Ashok Vajpeyi et Annie Montaut et regroupant des contributions de critiques d’art, d’artistes et d’historiens de l’art autour de Sayed Haider Raza, un des peintres majeurs du vingtième siècle ayant vécu en France, mais imprégné de culture indienne. Il vise à articuler la dimension spirituelle – que tous les critiques s’accordent à reconnaître dans les tableaux de l’artiste – à une éthique de la cohabitation avec la nature. Le mode de cohabitation que propose l’art abstrait de Raza s’entend en effet comme un partenariat qui fonde le respect et l’amour de l’univers élémentaire sur le sentiment de leur être consubstantiel. Il rejoint en cela des traditions indiennes séculaires, tant dans les grands textes classiques que dans les croyances populaires et la littérature vernaculaire orale ou écrite. La trajectoire originale de Sayed Haider Raza (1922-2016), né et grandi au milieu des forêts de l’Inde centrale, co-fondateur ensuite du Groupe des artistes progressistes de Bombay, membre remarqué de l’école de Paris dans les années cinquante avant de se définir hors de toute école ou de tout mouvement, se concentrant sur les traditions esthétiques et philosophiques indiennes, fait l’objet de la première partie (textes autobiographiques de Raza, Vajpeyi). La seconde le situe dans l’histoire de l’art indien et occidental (Waldemar-George, Gaudibert, von Leyden, Dalmia). La troisième développe une série d’analyses plus techniques de l’art et des visées du peintre (Bartholomew, Hoskote, Padgaonkar, Vajpeyi, Shahani, Puskale). La dernière section regroupe des souvenirs de peintres amis et des entretiens (Khanna, Kumar, Nair). L’introduction est d’Annie Montaut.
Premier scénario original publié en langue française d’un film sinophone, le scénario de La Cité des douleurs (Lion d’or à Venise en 1989), chef-d’œuvre du cinéma taïwanais réalisé par Hou Hsiao-hsien, est donné ici à lire telle une œuvre littéraire. Coécrit par Chu Tien-wen et Wu Nien-jen, il fait ressentir intimement, à travers l’histoire foisonnante et tragique de la famille Lim, les « douleurs » de l’île de Taïwan à la suite des événements dramatiques de février-mars 1947, tragique épisode qu’aucun film n’avait encore osé évoquer. Le lecteur pourra mesurer la complexité de la situation politique et des relations sociales en une période où le colonisateur japonais cède la place au gouvernement autoritaire de la République de Chine. Il (re)découvrira une brillante femme de lettres bien connue pour ses romans et ses nouvelles, et un scénariste-dialoguiste (et réalisateur) remarquable. Il accédera aussi à une compréhension en profondeur d’une œuvre cinématographique puissante et originale de par sa démarche à la fois politique et mémorielle.
Les lettrés Ming (1368-164) [...] ressentent qu’« en méditation, dans la montagne, les jours s’allongent ». Ils écoutent les ruisseaux, les cascades, les bruits qui s’accordent aux battements du cœur avec une délicatesse où le subtil devient indicible et indiscernable. Ils entrent peu à peu dans la nature et dans un état où tous les sons perçus simultanément les plongent dans le silence ultime, celui où pas un bruit ne l’emporte sur l’autre. C’est là « retrouver son Cœur », en chinois xin, terme qui désigne à la fois le cœur en tant qu’organe, et l’esprit, le centre de l’être. [...] Nombreux sont les peintres qui ont ainsi fait de la méditation un des thèmes de leur peinture, thème peu mis en avant jusqu’à cette étude de Cédric Laurent qui, à travers la présentation de très beaux textes, poésies et peintures, nous sensibilise à cette esthétique et à cette philosophie de l’être développée et mise en pratique par des lettrés des Ming, un âge d’or pour la peinture chinoise de paysage. Il nous fait mesurer l’importance de la méditation chez eux et chez les néo-confucéens, notamment ceux de l’école du Cœur, qui réinterprètent les textes classiques du confucianisme au regard du bouddhisme et du taoïsme. (Extraits de la préface de Catherine Despeux)
« "Le féminin et le religieux" est l’expression employée par Brigitte Baptandier en référence au fil rouge qui parcourt ses recherches ethnologiques sur la Chine depuis 1979 et traverse ses questionnements sur les traditions liturgiques et chamaniques du taoïsme. Le titre de cet ouvrage que nous lui dédions était donc tout trouvé, et c’est ce même fil rouge que les huit auteurs qui contribuent à lui rendre hommage ont suivi afin d’explorer plus avant ce que le féminin et le religieux tenus ensemble peuvent nous dire non seulement de la Chine d’hier et d’aujourd’hui, mais également, dans une perspective comparatiste, des traditions européennes et indiennes. » (Extrait de l’Introduction)
Cet ouvrage, qui réunit des contributions de huit chercheurs dans différents domaines, invite à une réflexion sur les liens complexes et multiples qui relient le féminin et le religieux. Désordre familial, maladie, suicide, grossesse, infanticide, desseins/destins brisés ou contrés, malemort, créativités masculine et féminine, engendrement, ritualités et rapport à l’au-delà, sont quelques-uns des thèmes que cet ouvrage aborde par le biais de l’ethnographie, de l’histoire, de la littérature, de la mythologie ou encore de la cure psychanalytique. Les différents cas qui y sont présentés interrogent les interdits rituels dans divers contextes religieux au regard des conceptions d’une pollution du féminin, liée notamment au sang. Ils montrent aussi que les formes d’asymétries entre hommes et femmes qui en résultent n’empêchent pas l’existence d'un pouvoir d'agir spécifiquement féminin. Enfin, ils contribuent à la réflexion sur le jeu des possibles, via les phénomènes d’inversion ou d’indifférenciation.
Livre publié sous la direction de Gladys Chicharo, Stéphane Gros, Adeline Herrou et Aurélie Névot.
Analyse du goût du vintage dans le cinéma sinophone. L'auteur fait la synthèse des grands travaux qui ont étudié ce mouvement, plus complexe qu'une simple nostalgie, et s'attache à cerner, en s'appuyant sur des analyses détaillées de films de Hou Hsiao-Hsien, Edward Yang ou Tsai Ming-Liang, ce que les Taïwanais, Hongkongais ou Chinois tentent d'exprimer.
Prix Emile Guimet de littérature asiatique 2020.
Le roman Funérailles molles aborde le sujet sensible et dérangeant de la Réforme agraire. Ayant précédé d’une dizaine d’années la Révolution culturelle, c’est l’un des épisodes les plus meurtriers de l’histoire récente du pays, très peu traité dans la littérature chinoise en raison des tabous qui lui sont attachés. Inspiré d’une histoire vraie, le récit part d’allusions voilées aux événements douloureux qu’a vécus une jeune femme et qu’elle a occultés sa vie durant car le souvenir en était insupportable. Devenue âgée, elle voit soudain le passé resurgir violemment et, le choc ayant provoqué chez elle un état d’apparente prostration, revit intérieurement à l’envers, étape par étape, les drames disparus de sa mémoire tandis que son fils s’évertue à les reconstituer – jusqu’au moment où il y renonce, l’oubli lui semblant préférable. Ce roman apparaît à la fois comme un document exceptionnel et comme une œuvre littéraire majeure. Aussi intéressant par le fond que par la forme, il dépasse le cadre de la Réforme agraire chinoise pour livrer une réflexion universelle et toujours actuelle sur la tentation de l’oubli et le devoir de mémoire dans un contexte où la vérité historique se révèle insaisissable.
La novella Ton temps hors d'atteinte offre à la lecture une surprenante histoire d'amour, envisagée sur une temporalité longue, de l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Écrite de façon originale par un "moi" (la narratrice) s'adressant à un "tu" (l'être aimé), elle raconte l'histoire de deux êtres aussi différents entre eux qu'ils le sont de ceux qui les entourent, en jouant en permanence sur le contraste et le décalage, concepts brillamment incarnés dans la narration des temps différents auxquels appartiennent les deux protagonistes. S'achevant dans une sorte de road trip tragique à la "Bonnie and Clyde", la novella se déroule patiemment et subtilement, au gré des différents souvenirs de la protagoniste. L'élément science-fictionnel de la novella ne se révèle réellement que dans la dernière partie du texte, évoquant d'autres œuvres de Xia Jia : une innovation subtile, peu spectaculaire mais qui suggère la possibilité d'une technologie inventive au service de l'humain plutôt que destructrice et menaçante. C'est dans cette combinaison de la romance et de la science-fiction, toutes deux délicatement amenées, que se trouve sans doute la réussite du texte. Comme Xia Jia le mentionne d'ailleurs elle-même dans son recueil de nouvelles : "Les plus beaux récits de science-fiction ne sont pas si différents de l'histoire d'un premier amour."
Le recueil de nouvelles Salaam (« Allégeance »), paru en Inde en 2000, traduit du hindi, propose 14 nouvelles qui traitent toutes des difficultés auxquelles sont confrontées en permanence les personnes issues des communautés dalites. Certaines nouvelles sont situées dans un cadre urbain avec l’émergence d’une « élite » dalite qui doit cacher sa caste pour pouvoir trouver un logement et frayer avec les voisins, où la déconsidération, la brusque haine, le dégoût soudain dont certains font immédiatement l’objet lorsque leur statut d’intouchables est découvert, de même que les humiliations, les intimidations, le harcèlement au travail de nombre de dalits qui ont un emploi de bureau. D’autres nouvelles ont pour cadre le village, paradis selon les idéaux gandhiens, mais également fabrique du système hindou, lieu où s’exerce un pouvoir tyrannique et arbitraire, où règne l’injustice sociale, fief du brahmanisme, du féodalisme et du capitalisme et véritable enfer terrestre pour les intouchables. L’auteur s’exprime dans ses nouvelles à la troisième personne et recourt souvent au dialogue. Les descriptions sont à la fois concise et méticuleusement détaillées. Les faits parlent d’eux-mêmes et éveillent les lecteurs à la dure réalité des dalits, les sensibilisant à leurs souffrances et les amenant in fine à un état de conscience rendant possible un changement social susceptible de redonner leur dignité à ceux qui en ont été privés depuis des siècles.
Il y a un art de bien vivre et de bien vieillir propre au Japon. Et c’est à Ogura, petit village niché au creux d’un vallon au pied de montagnes des environs de Kyōto, que l’auteur nous invite à le découvrir. Des années durant, Hubert Delahaye s’est régulièrement plongé dans ce monde en miniature où, malgré le passage des saisons et un monde en pleine mutation, le temps paraît suspendu. Empruntant le regard et la voix d’une de ses habitantes, une vieille dame à la bienveillance et à la sagesse confondantes, il en a rapporté ces lettres, peinture impressionniste d’un Japon intime. L’évocation d’une nature débordante de vie où hommes et bêtes coexistent dans une délicate harmonie s’accompagne, en un subtil contrepoint, de réflexions sur les rapports entre générations, le respect des traditions religieuses, l’entraide sociale, l’abandon des campagnes, mais aussi la mémoire d’un passé douloureux, le chamboulement climatique ou les fissures dans les liens familiaux, autant d’enjeux pour la société japonaise contemporaine. La vieille dame semble nous dire : « Je suis née, donc je suis là, et qu’importe le fracas du monde, il fait bon vivre, vieillir et même mourir à Ogura. »
À travers les épisodes dramatiques, pittoresques, ou franchement comiques, qui émaillent la rude existence des îliens et que Lim Chul-woo restitue ici avec une immense tendresse, c'est l'authenticité des relations humaines dans ces communautés villageoises isolées du monde moderne qui apparaît à l'évidence et nous touche infiniment. Lim Chul-woo né en 1954, est l'auteur d'œuvres fortes qui lui ont valu de prestigieux prix littéraires et une notoriété internationale. Je veux aller dans cette île, directement inspiré du monde de son enfance, a fait l'objet d'un film (Kŭ sŏm'e kago sipta /To the Starry Island) dont il a été le coscénariste avec Lee Chang-dong (qui a également écrit la postface de Je veux aller dans cette île) et dont le réalisateur est Park Kwang-su. Ouvrage paru le 4 septembre 2013. Un épisode extrait de Je veux aller dans cette île est accessible en lecture gratuite sur cette page. Vous trouverez également une critique de l'ouvrage sur le site de Corée Magazine. Téléchargez le dossier de presse.
Corée du Sud, 16 avril 2014 ; le naufrage du Sewol fait 304 victimes, pour la plupart des adolescents en excursion scolaire. Énorme scandale qui met en lumière des carences multiples, notamment dans l'organisation des secours. Ce drame et ses suites contribueront à la destitution de Park Geun-hye, alors présidente. Le récit prend la forme d'une déposition écrite du narrateur – un plongeur professionnel – destinée à disculper un de ses collègues, accusé d'homicide involontaire. Il évoque l'infernale recherche des cadavres à travers l'obscur labyrinthe de l'épave, les graves traumatismes dont souffrent les plongeurs et dénonce l'incurie avec laquelle ont été menées les opérations, ainsi que les injustes accusations à l'égard de ceux qui se sont dévoués corps et âme pour rendre aux familles les dépouilles de leurs disparus. L'auteur ne cite pas le nom du navire, ni ceux des véritables protagonistes, souhaitant conférer une portée universelle à ce roman vrai. Il indique en postface que le plongeur qui lui a servi de modèle n'est plus. L'enquête qui a suivi son décès a conclu à un suicide. Kim Takhwan, né en 1968, est l'auteur de romans historiques à succès, régulièrement adaptés pour la télévision. Écrivain engagé, il puise ses thèmes dans l'histoire coréenne pour dénoncer les injustices, appeler à une révolution citoyenne et inciter à l'action civique. Un seul de ses livres a été publié en traduction française, les Romans meurtriers, chez Philippe Picquier, en 2010.
À la demande du consul russe de Turquie, un mollah sunnite kurde décrit les principaux aspects de l'organisation sociale et des traditions kurdes : la structure de la famille et des villages, la place des femmes, les règles de conduite, les fêtes et cérémonies, la religion et les croyances. Sandrine Alexie est écrivain et traductrice. Auteur de romans sur le Kurdistan mythique, médiéval ou contemporain, elle a également traduit Mem et Zîn d’Ahmedê Khanî, chef-d’oeuvre de la littérature classique kurde. En coédition avec Geuthner.
Syaman Rapongan, auteur appartenant au groupe autochtone des Tao et qui aime se définir comme un écrivain-pêcheur, revient sur sa jeunesse, quand il a quitté son île natale de Botel Tobago (île des Orchidées au large de la côte est de Taïwan) pour rejoindre le « continent » taïwanais. Dans cet ouvrage, d’inspiration largement autobiographique, Syaman Rapongan raconte comment il a été encouragé à quitter son lieu de naissance et celui de ses ancêtres pour aller trouver du travail dans la métropole « civilisée ». Il y raconte ses errements identitaires, les discriminations qu’il subit, à la fois comme autochtone et comme prolétaire, et aussi ce qui le pousse à reconsidérer la valeur de la culture de ses aïeux, et enfin, à revenir chez lui et à lutter pour la reconnaissance des droits de son peuple.
Chronique sociale du Taïwan des années 1970 et 1980, à un moment où les Autochtones sont encore considérés comme des individus arriérés et sauvages, Les Yeux de l’océan - Mata nu Wawa offre à voir une autre facette du « miracle économique taïwanais ». Avec une plume à la fois pleine de colère et d’espoir, Syaman Rapongan raconte comment les injustices d’hier ont contribué à façonner le Taïwan d’aujourd’hui et comment l’héritage culturel des autochtones formosans peut régénérer la culture taïwanaise contemporaine en la situant dans une nouvelle dynamique transpacifique. En dépit de sa double marginalisation, en tant qu’autochtone et en tant que taïwanais, Syaman Rapongan montre aussi comment Taïwan peut participer aux débats sur l’avenir du monde.
René Grousset suit dans leurs pérégrinations vers l’Ouest, à travers le Gobi et les Pamirs, les pèlerins chinois Hiuan-tsang et Yi-tsing partis, au péril de leurs vies, chercher en Inde le savoir qui se rapporte au bouddhisme, ainsi que des manuscrits et des objets de culte. Nous sommes au VIIe siècle, époque où l’Inde et la Chine connurent en même temps le plus vif éclat de leurs cultures. La description détaillée des contrées parcourues, des monuments, des traditions et des cérémonies, des mœurs des populations rencontrées, et des incidents parfois dramatiques du voyage, rend le récit extraordinairement vivant et passionnant. Une biographie de René Grousset par Pierre-Lucien Lamant, des photographies d’André Bareau, de Dominique Darbois, d’Hélène Disrens et de Gérard Fussman, ainsi qu'une carte en couleur et en grand format retraçant fidèlement l’itinéraire des deux pèlerins, enrichissent l’ouvrage. René Grousset, mort en 1952, est de ces savants qui parviennent à rédiger d’admirables synthèses et à mettre ainsi à la portée du public les connaissances qu’ils ont acquises au prix d’un long travail de recherche et de méditation. Il est l’auteur, notamment de Les Civilisations de l’Orient, Histoire de l’Asie, L’Épopée des croisades, L’Empire des steppes, Bilan de l’histoire. Collaboration d'André Bareau, professeur au Collège de France et expert des études du bouddhisme. Il décèdera en 1993. Sa préface célèbre le talent de René Grousset et les mérite de Sur les traces du Bouddha.
Puisant dans les littératures tibétaine et chinoise, dans les récits des voyageurs et dans les travaux de nombreux chercheurs, Rolf Alfred Stein (1911-1999) présente ici la foisonnante richesse de la civilisation du Tibet sous ses différents aspects : habitat et populations, histoire, organisation sociale, religion et coutume, arts et lettres. Son propos est de donner, à travers un choix de sujets, de documents et de faits, une vue générale et significative qui permette au lecteur d’appréhender un univers où sacré et profane se mêlent en chaque geste, en chaque son, en chaque voyage. L’ouvrage, publié d’abord en 1962, puis revu par l’auteur en 1987, constitue un livre de référence particulièrement précieux en une période où les Tibétains voient le maintien de leur mode de vie ancestral et de leurs particularités culturelles gravement menacé. Rolf A. Stein, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’études du Monde chinois, institutions et concepts, de 1966 à 1981, est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels l’Épopée tibétaine de Gesar dans sa version lamaïque de Ling (1956) et le Monde en petit, jardins en miniatures et habitations dans la pensée religieuse d’Extrême-Orient (1987). En hommage à Rolf A. Stein et à l’occasion du centenaire de sa naissance – 13 juin 1911 –, cette nouvelle édition se termine par l’In memoriam que Mme Kuo Liying, directeur d’études à l’EFEO, a consacré à ce grand savant, et qui a été publié dans les Cahiers d’Extrême-Asie II (1999-2000).
Dictionnaire bilingue en format de poche comprenant près de 6 000 entrées, cet ouvrage est prioritairement destiné aux francophones qui souhaitent apprendre le coréen ou au moins se débrouiller facilement au cours d'un voyage. Pour faciliter l'exploitation du dictionnaire, l'introduction grammaticale donne les traits spécifiques du coréen, la structure de la syllabe et de la phrase, et présente l'alphabet, ainsi que quelques éléments grammaticaux. En annexe, une base de conversation et des renseignements afin d'aider le premier contact avec le pays.
Le sorani est parlé par plus de dix millions de Kurdes d'Irak et d'Iran, dont près de deux cent mille vivent actuellement en Europe. Ce dictionnaire, qui met l'accent sur la langue contemporaine, contient 22 000 entrées, 3 000 variantes, 2 000 sous-entrées (verbes composés) et plus de 1 000 expressions. Les entrées sont écrites en caractères arabes et en transcription latine. Dictionnaire de référence.
Ce Dictionnaire général pashto-français fait suite et remplace le Dictionnaire pashto-français publié à L’Asiathèque en 1999. Le Dictionnaire général pashto-français compte aujourd’hui plus de 41 000 entrées tirées du vocabulaire courant, littéraire, technique mais aussi familier et enfantin. Il englobe des mots étymologiquement « pashtounes » ainsi que les nombreux mots pashtounes empruntés au persan, à l’arabe, au hindi et aux autres langues indiennes. Le dictionnaire recense également des variantes régionales pour la plupart des entrées, la dialectisation étant une caractéristique importante du pashto, parlé par une société tribale occupant un territoire de vallées escarpées. Pour chaque entrée en pashto, une transcription en alphabet latin est fournie, ainsi que la catégorie grammaticale du mot. Les radicaux présents et passés des verbes irréguliers font l’objet d’une entrée particulière. À l’attention du locuteur pashtounophone apprenant le français, le dictionnaire indique systématiquement le genre des mots français proposés en traduction.
Quelques heures de lecture, 400 idéogrammes, 1 000 mots utiles et un guide de conversation. Cet ouvrage ouvert sur la vie et la culture japonaises a été écrit pour aider et pour divertir les femmes et les hommes d'affaires, les ingénieurs et scientifiques en mission, les stagiaires et les résidents étrangers au Japon, les étudiants des grandes écoles et des universités, les touristes et... tous ceux qui se cultivent en restant chez eux. Jean Mathieu, ingénieur chimiste, et son épouse Colette Batsch, plasticienne, se sont pris de passion pour les idéogrammes chinois et japonais, et la langue japonaise en général, après de nombreux séjours effectués au Japon. Ils se sont proposés avec cet ouvrage de débloquer ceux qui craignent de ne pouvoir aborder au monde des idéogrammes et de leur montrer que, le premier pas franchi, il s’agit d’une découverte passionnante et facile.
Les droits d'auteurs sur les ventes de ce livre sont versées à la Fondation Foujita qui a pour objet de favoriser l'éducation, la formation et l'insertion des jeunes fragilisés par des difficultés scolaires, sociales ou familiales.
Nouvelle Méthode d'arabe – arabe littéral – volume 1 (parue le 16 février 2022).
La langue qu’enseigne cet ouvrage est l’arabe moderne, langue nationale de tous les pays membres de la Ligue arabe, très proche des registres classiques du Coran et de la littérature médiévale. Ce premier volume est consacré à l’arabe littéral, utilisé partout à l’écrit (littérature, presse, correspondance, écriteaux et panneaux…) et dans certains contextes à l’oral (radio, télévision, discours, conférences).
La présente méthode est conçue pour initier le plus rapidement possible à la langue arabe des étudiants dans le cadre d’un enseignement universitaire. Elle s’adresse également à l’apprenant autodidacte et lui donne tous les éléments pour progresser en autonomie.
Presque toute la production arabe écrite se présente sans les voyelles brèves. Cette méthode est conçue pour permettre au débutant de se familiariser en douceur avec cette réalité. L’apprentissage de la lecture sans voyelles est un des buts essentiels de cette méthode, qui propose l’acquisition progressive des différents schèmes de la langue.
L’importance conférée à l’oral est marquée par de nombreux dialogues destinés à rendre l’apprentissage plus vivant et spontané. Cet apprentissage est soutenu par le matériel sonore : enregistrement de tous les textes, corrigé des exercices de lecture et d’expression orale (à écouter directement dans le livre par QR codes et aussi à télécharger gratuitement).
On trouve en fin d’ouvrage les textes vocalisés, un lexique français-arabe et un lexique arabe-français.
Niveaux A1 et A2 du Cadre Européen commun de référence en langue (C.E.C.R.L.)
Le volume 2 (niveaux B1 et B2) est en préparation ainsi que les fascicules dialectaux suivants : Méthode d’arabe – arabe marocain, Méthode d’arabe – arabe syro-libanais, Méthode d’arabe – arabe tunisien, Méthode d’arabe – arabe koweïtien. Tous ces ouvrages ont pour auteur Luc-Willy Deheuvels avec le concours des différents enseignants concernés à l’Inalco.
Niveaux B1 et B2 du Cadre Européen commun de référence en langue (C.E.C.R.L.)
Apprendre l’arabe, ce n’est pas seulement se doter d’un outil de communication, c’est découvrir, à travers la langue, un monde riche et attachant.
La Méthode d’arabe – arabe littéral – volume 2 permet de poursuivre l’apprentissage commencé avec le premier volume. La langue enseignée est l’arabe moderne, langue nationale de tous les pays membres de la Ligue arabe, très proche des registres classiques du Coran – référence sacrée de tous les musulmans – comme de la langue de la littérature médiévale. Elle est utilisée partout à l’écrit (littérature, presse, correspondance, panneaux d’affichage…) et dans de nombreux contextes à l’oral (radio, télévision, discours, conférences…).
Il s’agit ici d’apporter à l’apprenant encadré ou autodidacte ce qu’il faut de connaissances indispensables pour affronter seul les documents modernes avec une large ouverture sur le monde classique. L’accent est mis sur l’acquisition des structures syntaxiques et morphologiques de base. L’apprentissage de la lecture sans voyelles est un des buts essentiels de cette méthode, qui propose l’acquisition progressive des principaux schèmes de la langue. Tout a été pensé pour que chacun navigue sans difficulté à travers des textes sans voyelles, tout en apprenant à intégralement vocaliser un énoncé. De nombreux dialogues rendent l’apprentissage vivant et spontané. Les textes et le vocabulaire nouveau sont enregistrés, ainsi que de très nombreux exercices incluant pour chaque question un temps de réponse suivi du corrigé. Ces enregistrements sont téléchargeables depuis le site de L’Asiathèque ou accessibles par QR codes tout au long du livre. Chaque leçon présente les règles de grammaire essentielles, illustrées par des applications précises. En fin de leçon, des exercices écrits, en nombre important, permettent à l’apprenant d’améliorer ses compétences d’expression écrite et orale, de lecture et de compréhension. L’ensemble des corrigés des exercices, les textes vocalisés, un lexique arabe-français, un lexique français-arabe et un index grammatical figurent en fin d’ouvrage.
Pour favoriser la compréhension auditive et l’expression orale, c’est la ligne directrice de ce livre, qui s’accompagne d’un riche enregistrement sonore (QR codes à l'intérieur du livre et téléchargement audio sur le site). Utilisé au cours de l'année d'initiation de l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), il précède la Méthode de chinois, deuxième niveau (L'Asiathèque, Nouvelle édition 2017) conçue pour la Licence 1 de cet établissement. Basé sur une approche communicative, ce manuel de première année en chinois offre une compréhension de la langue à travers non seulement des leçons de grammaire et de vocabulaire, mais également une pratique orale. Le livre couvre un éventail de situations telles que comment se présenter, raconter une expérience, se situer au cours d'une conversation, etc. La logique de la langue est également enseignée à travers les règles de la syntaxe, les constructions lexicales et la structure, des personnages. La deuxième partie de chaque leçon est consacrée à l’apprentissage des caractères chinois (environ 30 par leçon). Chacune des quatorze leçons est divisée en deux parties, l’une axée sur la pratique orale, l’autre sur l’écriture (apprendre environ 30 caractères, étudier un texte et faire de l’exercice). Les leçons de révision fournissent une mise à jour régulière des connaissances acquises. Les réponses aux exercices écrits peuvent être téléchargées gratuitement sur ce site (voir page Médias). Supplément à la méthode (gratuit) : transcription en Pinyin de textes et de dialogues. Également disponible pour accompagner la Méthode de chinois, premier niveau : Chinois - exercices d’écritures I et Vocabulaire du chinois, premier niveau - pratique et approfondissement.
Avec le finnois et le hongrois, l’estonien est l’une des trois principales langues finno-ougriennes parlées en Europe. Il partage avec les autres langues de cette famille de nombreux traits qui le distinguent des langues indo-européennes : une morphologie largement agglutinante reposant sur la suffixation, un riche système de déclinaison (14 cas), l’absence d’article et de genre grammatical, l’absence de verbe « avoir », de nombreuses postpositions, des oppositions de longueur pour la quasi-totalité des voyelles et des consonnes, etc. L’estonien a développé également quelques particularités, comme un mode verbal spécifique pour transmettre l’information rapportée. En se différenciant du finnois, il a perdu certains de ses suffixes, ce qui a introduit dans sa morphologie nominale de nombreuses homonymies et irrégularités. De ses contacts avec l’allemand, il a hérité notamment un système de verbes à particule et une tendance à placer le verbe en fin de proposition dans certains contextes. Toute cette complexité grammaticale est présentée ici de façon méthodique, dans une langue accessible au plus grand nombre. L’exposé est illustré par de courtes phrases construites et par des exemples authentiques – tirés d’œuvres littéraires des XXe et XXIe siècles – qui permettent d’entrevoir toute la richesse expressive de la langue.
« Vous avez dû vous arracher à tout, moi à rien. Vous êtes des migrants et vous devez naître une deuxième fois. Je vous apprends à dire Je suis à l’indicatif, à l’imparfait ou au futur. Mais comment être quand on a tant perdu ? » (Marie-France Etchegoin, J’apprends le français, Jean- Claude Lattés, 2018). C’est dans cette approche de respect pour l’apprenant et pour sa langue que se situe Sarah Hermann. La méthode est classique : dialogue, vocabulaire, grammaire, exercices, mais la nouveauté réside dans le bilinguisme. Chaque leçon est donnée en français (essentiellement à l’usage des enseignants) et en pashto. Connaissant bien les structures grammaticales du pashto et nourrie de son expérience d’enseignante et de son parcours dans l’action humanitaire, Sarah Hermann souligne les différences dans la prononciation ou la construction des phrases contre lesquelles peuvent buter les pashtophones en prescrivant chaque fois aux enseignants et aux apprenants la vérification et la répétition. L’ouvrage contient de nombreux exercices (avec corrigés) et des supports ludiques imagés conçus à la fois comme des séances-bilans et des moments d’expression personnelle. Un enregistrement audio permet à l’apprenant de réécouter la leçon, de se familiariser avec la prononciation française et de s’entraîner (disponible via les codes QR tout au long du livre ou en téléchargement gratuit sur ce site). Ainsi mis en confiance, l’apprenant pashtophone évite le stress, « le principal ennemi des cours de langues » (ibid, M.- F. Etchegoin), et progresse rapidement.
La Méthode de grec moderne, maintenant accessible en un seul volume, n'est pas un recueil de formules destinées à l'assimilation passive. On y tient toujours compte de la langue maternelle de l'apprenant en soulignant les différences du grec vers le français. Les questions grammaticales qu'un francophone se pose nécessairement ne sont pas éludées. Elles sont expliquées de la façon la plus simple et illustrées par des dialogues et des exercices. L'étudiant apprend à s'orienter dans le système des cas, à choisir entre les aspects verbaux et à accentuer convenablement les formes nominales et verbales. Il acquiert ainsi une connaissance raisonnée de la langue. Deux glossaires et des tableaux de grammaire complètent le livre. Près de deux heures et demi d'audio (à télécharger ici) ; les corrigés et les glossaires permettent une utilisation de cette méthode en classe et en autoapprentissage.
Avec environ 200 millions de locuteurs, l'indonésien, langue officielle de la République indonésienne, est de loin la principale langue parlée parmi les langues austronésiennes. Le Manuel d'indonésien est d'abord dédié à l'indonésien standard, c'est-à-dire la langue des journaux, de l'administration, de l'enseignement et des relations professionnelles, mais il donne une place importante à l'indonésien de tous les jours, utilisé pour les discussions et les relations informelles. Avec ce livre, les apprenants acquerront l'essentiel de ce dont ils ont besoin pour échanger dans un environnement indonésien après un an d'études. Il présente 24 leçons et 5 unités Révisions et bilan qui permettront aux étudiants de mesurer leur progression. Chaque leçon comprend : un dialogue ; une liste de vocabulaire ; un cours de grammaire, de nombreux exercices et un riche matériel écrit, audio et iconographique (plus de 150 illustrations en couleur). Des compléments culturels sont ajoutés à une leçon sur trois. Une bibliographie et un lexique indonésien-français sont donnés à la fin du volume. Deux heures d'enregistrements audio accompagnent le manuel et peuvent être téléchargées gratuitement ici. Plusieurs compléments peuvent être trouvés ici : traduction des dialogues, clés des exercices, transcription et traduction des enregistrements concernant les exercices de compréhension orale. Conçu pour que l'apprenant atteigne le niveau A2 (CECR). Jérôme Samuel est maître de conférences à l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales, Paris). Saraswati Wardhany a été assistante d'enseignement à l'Inalco et a enseigné le français au Centre culturel français de Bandung.
Ce livre fait suite à la Méthode de turc, volume 1 et propose une étude approfondie du turc moderne. Conçu pour aider les apprenants de niveaux moyen et avancé, il dresse un tableau général de la grammaire turque et donne à connaître le vocabulaire turc dans toute sa diversité. Ce deuxième ouvrage a pour but de poursuivre, grâce à une approche pédagogique adaptée, le programme initié par le premier, l'objectif étant de présenter de manière progressive l'essentiel de la langue turque contemporaine dans les deux volumes. Ce qui différencie le présent volume du premier, c'est le passage de textes élaborés pour les besoins de l'apprentissage initial par les concepteurs de la Méthode à des textes d'auteurs, avec tout ce que ceux-ci comportent d'authentique, de naturel et d'original, mais aussi d'imprévu. L'étude de textes d'auteurs est certainement le moyen le plus sûr de pénétrer une langue et sa culture. En même temps qu'un instrument d'apprentissage, ce livre peut se voir comme une anthologie permettant à un public plus large, intéressé par les cultures du monde, de faire connaissance avec les grandes figures de la littérature turque. Cybèle Berk est chargée de cours, Michel Bozdémir est professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales.
Emna Belhaj Yahia raconte comment elle a choisi ses 80 mots de Tunisie.
Épisode 2 : Le pouvoir libérateur de la fiction, Hubert Delahaye, la Chine et le Japon
Véronique Arnaud, grande anthropologue et spécialiste de la langue et de la culture des Tao, nous a quitté récemment.
Syaman Rapongan à la Librairie Mollat (Bordeaux)
Actualitté salue notre collectif d'éditeurs dans un article récent : "Associés, les éditeurs de voyage indépendants cultivent l'entraide"